Cours de Mécanique Quantique 2

Cas de deux Moments

Dans ce cas le moment résultant s'écrit : (attention cependant, car l'écriture vectorielle est abusive !)

Si le système est soumis à une interaction qui laisse les composantes individuelles inchangées (particules indépendantes) : et sont des constantes du mouvement.

On peut trouver une base commune à formée par les kets :

tel que :

et . C'est la base découplée.

On peut également choisir une autre base commune à  tel que :

et

et

. C'est la base couplée.

Coefficients de Clebsch-Gordan

Il existe une transformation unitaire qui permet de passer de la base découplée à la base couplée et vice versa : les vecteurs de l'une s'écrivent comme une combinaison linéaire de vecteurs de la seconde et les coefficients du développement sont appelés coefficients de Clebsch-Gordan (CG) :

sont les coefficients CG.

  • Règles de sélection sur M

Par souci d'allégement d'écriture, on notera .

Partant de l'équation aux valeurs propres de on a :

d'où on déduit la première règle de sélection :

On déduit également la deuxième règle de sélection (ou encore théorème fondamental d'addition) : .

Pour une valeur permise de , on associe un sous-espace (de Hilbert) de dimension tel que :

Le moment résultant de l'addition des deux moments associés chacun à une particule s'écrit :

Soit .

On vérifie que :

Pour , l'état est un singulet : \\

Pour , l'état est un triplet :

Or, nous avons :

et ainsi nous avons,

On associe  à l'état du proton et à celui du neutron. On a :

et de la même manière :

Notations spectroscopiques

Pour un système décrit par un moment orbital et un moment de spin , les états quantiques sont désignés par :

étant le moment total et la multiplicité.

Addition de deux moments. a) Le moment total est obtenu en additionnant les moments orbital et de spin , b) précession du moment total autour de l'axe , c) valeurs de la composante pour et .

Calcul des coefficients de Clebsch-Gordan

existe lorsque :

On rappelle l'expression permettant le passage de la base couplée à la base découplée et réciproquement :

On admet que le coefficient de Clebsch-Gordan et que, pour , on a ; .

car  et .

Il vient, .

A partir de ces relations, on calcule les coefficients C-G par récurrence.

On impose (la justification sera apportée lors des calculs) que :

  • les C-G sont tous réels :

Relation de récurrence

Par application des opérateurs d'échelle à l'expression \ref{JM}, on obtient :

%

Or,  agit sur chaque sous-espace par sa restriction :

En projetant sur les vecteurs , on obtient :

La règle de sélection sur implique :

De la même manière, par application de (en remplaçant par leurs expressions), on obtient :

où :

Soit,

A partir de ces deux relations de récurrence entre les coefficients, et connaissant l'un d'entre eux, il est possible de calculer tous les autres.

Exemple de calcul des C-G

Soit une particule de moment cinétique orbital et de spin . On cherche à calculer les coefficients de Clebsch-Gordan qui permettent le passage de la base couplée  à la base découplée .

La base découplée est notée et la base couplée  . (Pour alléger la notation on écrira lorsqu'il s'agit de ). Ainsi, on a :

On fait agir sur l'état l'opérateur tel que :

On obtient :

où nous avons utilisé la relation \ref{s+0}. On projette, comme précédemment, sur le bra . Soit,

avec,

En reportant dans les équations précédentes, on écrit :

On obtient alors la relation de récurrence :

avec :

Relations d'orthogonalité

Nous avons déj à vu que coefficients de Clebsch-Gordan sont les coefficients d'une transformation unitaire permettant de passer de la base   à   et vice versa. Ils vérifient la relation :

désignent les coefficients tels que :

Remarque : Dans le cas d'addition de moments cinétiques, on définit les C-G généralisés qui sont des sommes de produits de C-G.

Dans le cas d'une particule de moment orbital et de spin , comme indiqué sur la table, si on veut exprimer l'état correspondant à et en fonction des vecteurs de la base découplée, on a :

Coefficients de Clebsch-Gordan, harmoniques sphériques et orbitales . Le symbole de la racine carrée doit être pris en compte pour tous les coefficients : signifie .

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